Bonjour,
Je m'appelle Corinne. J'ai 31 ans et suis maman d'une petite fille de 15 mois. Je suis passée comme vous par une fin de grossesse difficile et début de maman difficile aussi.
J'ai été hospitalisée à 36 semaines pour des démangeaisons. Cela faisait bien 3 semaines que je me grattais et je pensais que c'était une allergie aux pollens. L'annonce de l'hospitalisation a été rude car je suis allée aux urgences de la maternité un samedi et après un monitoring normal, on m'a dit de ne pas m'inquiéter car mes symptômes ne laissaient présager rien de grave mais de revenir le lendemain pour une simple prise de sang de routine
Sauf que le lendemain, j'ai eu droit à un monitoring, une prise de sang et une échographie... autant dire que je n'ai pas tout compris. Le médecin de garde (sous chef de service tout de même) est arrivée "toute contente" dans le couloir m'annonçant "c'est bien ce que je pensais, je vous garde" Pardon ???? Heureusement, le dimanche les couloirs des hôpitaux sont déserts, ce qui laisse supposer qu'une annonce pareille puisse se faire dans cet endroit approprié. J'ai quand même eu le droit de rentrer chez moi préparer des affaires le temps qu'on me trouve un lit dans l'aile 'grossesses pathologiques' de la maternité.
Le lendemain, le lundi, ce même médecin m'examine et bis répétita, exprime sa joie dans le couloir "Cette dame est déclencheable, yes !
J'ai eu droit à deux monitoring par jour, prise de tensions, prise de sang tous les deux jours, plus un cachet pour les pb hépatiques et de l'atarax pour les démangeaisons. J'ai eu une permission le mercredi après-midi et, le jeudi matin, on m'a annoncé que le déclenchement serait effectué la nuit suivante à partir de minuit. A priori, mon état s'emballait avec l'acide urique augmenté signe de faiblesse rénale et une suspicion de SHAG (stéatose hépatique aigûe gravidique), autrement dit, dixit, ce même médecin, le foie gras des canards ou le foie qui n'évacue pas la graisse!
Ce même jour à minuit, monitoring mais faux travail donc pas de déclenchement et retour au lit. Le déclenchement a été commencé le 10/7/09 à 9 h par une pose de mèche appelée propès dans le vagin pendant 24 h. J'ai donc passé 24 h en salle de naissance à attendre que rien ne se passe. Le lendemain 11/7, le moral est au plus bas, la fatigue plus que présente et cette fois ci, mise en place d'une perf. et surveillance en salle de travail + péridurale systématique. 9 heures plus tard, c'est le terme de 6 jours difficiles et l'arrivée de ma fille.
Tout s'est bien passé à la maternité mais une fois à la maison, j'ai commencé à rêver toutes les nuits du déclenchement et j'avais l'impression de ne pas m'en sortir avec ma fille. J'ai vu la psychologue de la maternité qui m'a dit que j'avais un stress post traumatique lié à cette fin de grossesse et au déclenchement. Je l'ai vu 4 ou 5 fois et j'ai repris le dessus en comprenant que j'étais capable ! J'ai ainsi pu rebondir. Ma plus grande fierté, c'est de m'être accrochée et d'avoir allaiter 13 mois.
Aujourd'hui, l'envie d'une nouvelle grossesse émerge. Mon généraliste me dit que ces problèmes peuvent très bien ne pas recommencer une 2° fois. Elle m'a pris un RDV avec le médecin qui m'a suivi en fin de grossesse pour que l'on m'explique enfin ce que j'ai eu (car 15 mois après, on reste dans le flou avec mon mari), qu'on évalue les risques et envisage les possibilités de suivi car je n'ai pas du tout envie d'aller à l'hôpital pour le suivi.
Voilà mon histoire, 15 mois après tout cela est digéré même si on reste sur un goût amer et le sentiment de ne pas avoir eu les explications sur mon état (on a compris que c'était grave mais voilà, on n'a pas eu plus de détails), l'impression d'avoir "ouvert un parapluie" en m'hospitalisant alors que ce suivi aurait peut être pu être fait à domicile avec un SF passant deux fois par jour à la maison en lien avec le médecin de l'hôpital.